Ainsi, dès sa création, s’est-elle assignée pour mission d’assurer de façon durable, l’approvisionnement en eau potable des populations rurales dans le diocèse de Kaolack qui regroupe les régions de Kaolack et Kaffrine, deux départements de la région de Fatick (Gossas et Foundiougne) et une toute petite partie de la région de Diourbel (Communes rurales de Tocky gare et de Sadio).

Entre 1983 et 1988, 50 comités de gestion de forages ont été mis sur pieds et regroupés en Fédération des forages en 1993.

Pourtant, la satisfaction en bonne partie des besoins en eau potable, menée par l’équipe Hydraulique Villageoise pour le Développement Rural (HVDR), en appui à la fédération des forages et aux comités locaux, n’était qu’une réponse partielle aux problèmes de survie des populations qui faisaient face à la famine et aux dures périodes de soudure. Celles-ci étaient dues à la surexploitation et la salinisation des sols, aux pratiques culturales peu durables, à la disparition progressive du couvert végétal, à l’érosion du capital foncier et par conséquent à la diminution des productions et des rendements agricoles, aux problèmes de semences…, accentués par les conséquences des programmes d’ajustements structurelles. Il fallait, dès lors, accompagner les dynamiques paysannes par un renforcement de leur pouvoir d’agir et la mise sur pieds d’organisations et d’unions paysannes.  C’est ainsi que l’Equipe SIFOP (Soutien institutionnel et financier aux organisations paysannes) vit le jour, avec des techniciens agronomes.

Les ouvrages hydrauliques et les comités de gestion deviennent, ainsi, des points de départ pour la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté.

En 1984, la création du Centre de Formation Agricole de Ndiébel et de celui de Keur Babou DIOUF en 1994, permet d’offrir aux jeunes ruraux, parfois analphabètes ou en déperdition scolaire, la chance d’entreprendre dans leur terroir et de lutter contre l’exode rural. 

De 1987 à 1990, Caritas Kaolack, face aux urgences, crée l’équipe d’animation socio-pastorale pour appuyer la dynamique associative des Caritas paroissiales, déploie une stratégie visant à susciter la charité chrétienne des communautés envers « les petits et les pauvres. »

En 1990, sous l’impulsion de Monseigneur SARR, l’Equipe développement urbain vit le jour et accompagne à ce jour les populations à rendre leur milieu de vie plus vivable. Elle met un accent particulier sur le renforcement des capacités des acteurs à la base et des élus locaux à porter des dynamiques environnementales durables axées sur l’écocitoyenneté, la gestion des déchets solides et liquides particulièrement dans la zone périurbaine de Kaolack.

Entre 1994-1995 une nouvelle vision du développement fut impulsée par la direction de Caritas au travers d’une réorganisation profonde de la structure. L’Equipe urbaine commença à expérimenter la gestion des déchets. En milieu rural Caritas Kaolack adopte le référentiel d’agriculture durable avec l’agro écologie et renforce son soutien aux organisations paysannes ESOP.

En 1998, les comités de gestions des forages et ainsi que leur fédération sont autonomes, Caritas assure seulement l’accompagnement, c’est la fin du HVDR qui fusionne avec l’équipe agro écologie pour donner l’Equipe Développement Rural qui, par l’agro écologie apporte des solutions durables à la sécurité alimentaire et à l’entreprenariat rural dans un contexte de changement climatique.

Pendant ce temps l’équipe développement urbain s’investit dans la zone périurbaine de Kaolack, De 2011 à 2020, elle engage son action dans 3 communes de la région de Kaolack. Ce sera un long processus de recherche- action qui a abouti à des résultats sans précédents dans le domaine de la gestion des déchets solides (Centre de Valorisation Et de Traitement des déchets solides). Une belle expérience capitalisée qui doit être maintenant partagée avec deux autres Caritas du Sénégal.

Toutes ces actions de Caritas au long des années ont nécessité un service administratif et financier à la hauteur des besoins en matière de gestion et de reddition des comptes, ainsi que d’autres services techniques et logistiques pour réaliser des ouvrages et installer des périmètres maraichers avec des adductions d’eau (Génie civil et mécanique), sans oublier la certification de la qualité de l’eau (laboratoire d’analyse de la qualité de l’eau).

En ce moment, le défi de l’articulation de l’action en milieu urbain comme rural, la présence sur les zones les plus austères du diocèse, ainsi que la riche expérience capitalisée par Caritas Kaolack dans beaucoup de domaines d’intervention déterminent son positionnement futur, pour une action de plus en plus efficace et pertinente au service du Développement humain intégral…

Dans toutes les actions Caritas, les personnes en situations de vulnérabilités occupent une place préférentielle, ce qui justifie d’ailleurs son approche participative, soutenue par de fortes compétences en ingénierie sociale.  La formation, l’animation, la sensibilisation, le renforcement institutionnel et financier des organisations de producteurs et des exploitations familiales, constituent sa Stratégie principale. Ce là pour dire que les populations sont au cœur des processus d’élaboration et de mise en œuvre des programmes et projets qui visent tous à les responsabiliser et à les autonomiser.

Enfin, il faut préciser que l’action Caritas est portée par une équipe pluridisciplinaire, d’une quarantaine d’agents et est soutenue par des partenaires aussi bien nationaux qu’internationaux.